lundi 11 avril 2011

Générique de début (Sélection par Adonis Saint-Cool)

« Allez, on se lève, on se bouge le cul et on se met au boulot. »

Le soleil se lève sur un pavillon d’une banlieue occidentale. Un gamin s’en va à l’école en vélo, son cartable sur le dos ; une mère de famille sort ramasser le journal, des bigoudis plein les cheveux ; un jeune cadre dynamique se dirige vers sa voiture, un briefcase à la main. Tom Cadillac, lui, se réveille à peine. Il se prend la tête dans les mains : Tom a mal dormi. La nuit n’a pas complètement dissipé les « 9000 problèmes » (Bill Wolfer) qui, la veille, l’ont empêché de s’endormir tranquillement. Mais Tom se lève quand même, et se dirige vers la cuisine…



…Wanda est là, la femme de Tom. Elle n’a jamais eu de mal à se réveiller le matin, elle. Elle a préparé du café ; elle a été chercher des donuts. Le café sent bon : Tom s’en sert une tasse. C’est délicieux, une liqueur qui lui coule dans la gorge et qui fait comme une première décharge électrique qui va lui permettre d’entrer dans la journée. Le café a « allumé la nuit » (Jack Wagner) et l’a transformé en plein soleil…


…Mais pour prendre pied dans la montagne de travail qui s’annonce, le mieux est de s’y prendre « étape par étape » (Jeff Lorber feat. Audrey Wheeler). Pour le moment, Tom attaque le petit déjeuner : croissant bien gras, pleins de beurre ; confiture ; jus d’orange frais. Les saveurs préparées avec amour par sa petite femme chérie lui réveillent les organes en douceur…



…En attendant que sa femme ait fini de prendre sa douche, Tom va s’asseoir au salon, où le soleil illumine l’air ambiant. Traditionnellement, à ce moment, Tom lit le journal. En vitesse, car il n’a pas le temps de tout parcourir dans le détail. Il saute d’une page à l’autre, d’une rubrique à l’autre, au gré de ses intérêts du moment, de ses humeurs du petit matin. Et chaque jour, Tom constate que c’est vraiment un « monde cruel, fou, sublime » (Johnny Clegg feat. Savuka) que le monde dans lequel il vit…



…Oui, le monde est cruel, fou et sublime. Tom Cadillac a la sagesse de s’y faire, de s’y habituer gentiment, comme on s’habitue aux petites manies des gens avec qui l’on vit. Ah, le monde… « Ne le combat pas » (Kenny Loggins feat. Steve Perry), lui répète une petite voix intérieure. Et cette voix, Tom lui obéit. Après avoir lu le journal, il se dirige vers la salle de bain ; c’est son tour de prendre sa douche. L’eau chaude lui rougit la peau, et la vapeur fait de la buée sur les miroirs…



…De retour dans la chambre, il est temps de s’habiller. Wanda est déjà prête, elle a mis la petite robe marron qu’il lui a offerte l’année dernière. Elle range des trucs, déjà bien dynamique, allant de droite à gauche avec une énergie souple et souriante. En même temps, elle lui raconte ce qu’elle compte faire aujourd’hui : faire quelques courses, rendre quelques visites, s’occuper des enfants… Et cette « voix humaine » (Kenny Loggins) finit de préparer Tom à la longue journée qui s’annonce. Dehors, le soleil continue de monter dans le ciel…



…Allez ! il est temps de partir au boulot. Un bisou sur la bouche de Wanda, un bisou sur la tête des mômes. Tom est habillé, il attrape sa mallette, se dirige vers sa voiture. C’est un cabriolet, un beau cabriolet bleu qui fait sa fierté. Tous les dimanches, il donne à son fils un seau et une éponge pour qu’il la nettoie ; pendant ce temps, lui et Wanda boivent des cocktails dans le jardin. Mais dimanche, c’est encore loin… Tom Cadillac prend la route, tourne à droite, tourne à gauche, emprunte une bretelle, se retrouve sur l’autoroute. A l’approche du centre-ville, la ville apparaît, immense et accueillante. Elle semble, vue du pont rempli de voitures, « s’ouvrir et le laisser entrer » (Matthew Wilder). Les gens klaxonnent et affluent vers les quartiers d’affaires…


…En arrivant près du bureau, Tom Cadillac s’arrête à un feu pour boire un deuxième café. C’est le vieux Bob, 80 ans au compteur, qui les vend dans son petit stand à roulette. A côté de lui s’affairent tout un tas de vendeurs, réparateurs, nettoyeurs de machins et de bidules. Un mec obèse en costume-cravate se fait cirer les chaussures ; un gamin de 15 ans hurle les « unes » des journaux sous sa casquette rouge. Tom reprend la route. Il roule lentement, profite de l’air frais du matin. Et à chaque intersection, chaque carrefour, chaque croisement, il voit tous ces « héros du coin de la rue » (Robbie Dupree) qui, comme lui, vont travailler jusqu’au soir, et jusqu’au coucher du soleil…

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