mercredi 17 août 2011

Cinéma horrifique, 1

Dans les films d’horreur, la bande-son est et a toujours été extrêmement importante.

Dans les films d’horreur, on ne voit pas toujours très bien ce qu’il se passe : le tueur est caché, quelque part dans un recoin de la maison ; la bête est tapie, quelque part dans une zone d’ombre qui échappe au regard humain (et donc à la caméra). Les menaces circulent tout autour des protagonistes, elles montent et descendent, s’approchent et s’éloignent, vont et viennent, de la cave au grenier, du proche au lointain, etc.. Elles s’approchent, nous frôlent, puis s’en vont, nous échappent, etc. On ne voit pas toujours très bien ce qu’il se passe, les mouvements sont brusques, le jugement est altéré, l’ennemi est rapide, et la nuit est généralement partout.

C’est pourquoi la bande-son, dans les films d’horreur, est quelque chose d’important. Un grincement permet de suggérer une présence invisible, un silence de la part du protagoniste nous permet de comprendre qu’il se sent menacé. Un cri au loin prévient que le mal vient de frapper à nouveau, un halètement dans le noir informe que le personnage principal a l’illusion grotesque de se croire en sécurité. La musique vient prendre sa place dans la bande-son, elle doit s’insérer dans le rythme de la peur que les sons superposés aux images imposent au spectateur.

Fondamentalement, il y a deux types de musique de films. Celle qui n’a aucun sens si on la détache des images qu’elle accompagne, et celle qui au contraire s’écoute aussi bien voire mieux indépendamment du film.

Pour illustrer la première catégorie, on peut se référer par exemple à la musique que le collectif Tomandandy a produite pour le remake de La colline a des yeux (2006) : superposé aux images, c’est parfait, mais n’achetez surtout pas le disque car tout seul sur la platine CD ça ne donnera rien.

Ici, c’est la seconde catégorie qui nous intéresse. Pour les jours qui viennent, voici un petit florilège des meilleures musiques de films d’horreur. Bien entendu, tous les films présents sont par ailleurs fortement recommandés, globalement il n’y a pas de trucs trop nuls (point de vue cinéma) dans le tas :

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1978. Halloween. « La nuit des masques » en français, puisqu’à l’époque il n’y avait pas encore grand-monde qui savait en France ce que c’était que cette foutue fête d’Anglo-Saxons. Le thème principal est composé et interprété par le réalisateur du film lui-même, John Carpenter (probablement un des meilleurs réalisateurs spécialisés dans le genre) :


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2010. The Crazies. Remake du film du même nom, réalisé par Romero en 1973 (et dont le titre à l’époque avait été joliment traduit par « La Nuit des fous vivants »). La musique est composée et produite par Mark Isham, qui à la base est surtout connu comme trompettiste de jazz. Pas de jazz ici, mais une musique à la fois intime et épique à base de synthétiseurs :

Mark Isham, « Cedar Rapids » :


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1973. L’Exorciste. Un classique, le film qui a traumatisé toute une génération. Aujourd’hui, c’est assez difficile à regarder sans éclater de rire, tellement les ambiances sont caricaturales et les effets spéciaux foireux. Pour la musique, le réalisateur a choisi un morceau de Mike Oldfield, pionnier de la musique électronique qui s’est illustré dans le registre de la musique minimaliste / répétitive. C’est donc bien évidemment minimaliste et répétitif, mais ça reste quand même un bon morceau, qui filera la chair de poule à vos parents pour peu qu’ils aient vu le film à l’époque :

Mike Oldfield, « Tubular Bells » :

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