vendredi 29 avril 2011

William & Kate


Kamal Khan Forever n’est pas une tribune politique. Vous n’aurez donc pas droit, en ce jour de mariage princier, à une magnifique dissertation sur les vertus et les vices de la constitution monarchique anglaise. Je me contente de noter que les médias, décidemment imbéciles, rangent un peu rapidement l’événement dans la catégorie « people » ; comme si le mariage de n’importe quelle vedette de la Côte Ouest des Etats-Unis, ou même celui de n’importe quel ambitieux élu au suffrage universel, pouvait fasciner autant que celui d’un prince héritier d’une dynastie vieille d’environ trois siècles. Non, c’est bien de politique qu’il s’agit.

Mais il s’agit aussi de musique. D’après la presse, Kate est une fan de disco et de musique des années 80 (comme mon collègue Adonis Saint-Cool). William, lui, aime le rap. Mais comme il n’est pas question de passer de la disco ou du rap au mariage d’un futur roi, on a présenté aux jeunes fiancés un catalogue de musiques plus appropriées. Voici ce qu’ils ont choisi pour vous :

William Walton, « Crown Imperial » :



Vaughan Williams, « Fantasia on Greensleeves » :



William Walton, « Touch her Soft Lips and Part » :



Et dans la catégorie des hymnes :

« Guide Me O Thou Great Redeemer » :



« Love Divine, All Loves Excelling » :



Et le meilleur pour la fin :

Hubert Parry, « Jerusalem » :



Il y a, en plus de ces classiques, un certain nombre de morceaux spécialement composés pour l’occasion.

Snoop Dogg par ailleurs, dont le prince Harry espérait qu’il organise l’enterrement de vie de garçon de son frère William, a composé un morceau (« Wet ») qui n’a pas été retenu pour la cérémonie. On se demande bien pourquoi.

Snoop Dogg, « Wet » :

jeudi 28 avril 2011

Uma passagem para Brazil, 1 : "Pretinha" par Marcello


"Uma passagem para Brazil, por favor !"

Arrivée à destination de Rio.
La température extérieure est de 34°C.
Nous vous souhaitons à tous un agréable séjour.

Hop !
Les ceintures se détachent, les gens se lèvent, tout le monde descends de l'avion, et voilà que commence à résonner cette douce mélodie entrainante et hypnotique, le pieds à peine posé sur le sol Carioca.

Les vacances peuvent commencer !

Marcello, « Pretinha » : http://www.deezer.com/listen-2998253

mercredi 27 avril 2011

New Bossa, 1 : "Eisbaer"

Comme vous le savez peut-être, le groupe Nouvelle Vague reprend des morceaux de New Wave en les arrangeant à la sauce Bossa Nova. D’ailleurs, « new wave » et « bossa nova » peuvent tous les deux se traduire par « nouvelle vague ». D’où le nom.

J’ai décidé de vous faire une sorte de best-of Nouvelle Vague, en retenant uniquement les meilleures reprises des meilleures chansons. Pas de place pour les reprises chiantes de morceaux déjà chiants au départ. Je vous la fait "avant/après", comme ça ceux d’entre vous qui ne sauraient pas ce que sont la New Wave et la Bossa Nova pourront apprendre. Un voyage dans le temps en forme de stage d’apprentissage, quoi.


Pour commencer cette série, une chanson que j’aime tout particulièrement, le « tube » (tout est relatif) du groupe suisse Grauzone : « Eisbaer ». Pas très connu, un des morceaux que j’ai été le plus surpris de retrouver chez Nouvelle Vague. La reprise est excellente, avec un clip sympa, très OSS 117.

Grauzone, « Eisbaer » (1981)



Nouvelle Vague feat. Marina Céleste, « Eisbaer » (Bande à part, 2006)

lundi 25 avril 2011

West Coast Sound

Aujourd'hui c'est West Coast Sound au menu !
La crème de la crème des musiciens de studio, les meilleurs ingés' son et les producteurs les plus aguerris sont réunis aujourd'hui pour vous faire découvrir un style musical (malheureusement) oublié de nos jours.
A travers cette chronique, laissez moi vous présenter les artistes majeurs de ce courant musical qui sévit durant les années 80 sur la côte Ouest du biggest country of the world.
Exit donc (à quelques exceptions près) les groupes New-yorkais, mais aussi anglais, japonais et français, eux aussi très en vogue à cette époque.
Une demi-douzaine de morceaux seront ici décomposés puis analysés afin de vous apprendre les bases de ce qu'est un classique de la West Coast.
Assez parlé, place à la musique :

En route vers les 80's !


Alessi Brothers, "Put Away Your Love" (Long Time Friends, 1982) :

Deux frangins (jumeaux pour être plus précis) aux voix aériennes et haut perchées, deux producteurs tellement connus et reconnus que je ne prendrais pas la peine de les présenter (Quincy Jones et Christopher Cross) et une pléthore de musicos vachement chiadés (Steve Lukather, Michael Boddicker, Michael Omartian...).

Résumons :
Guitares discrètes, bien soutenue par les claviers, basse ronde et harmonieuse, batterie légère, voix agréables, le tout ajouté à une composition recherchée mais en même temps simple à retenir.
Voici la recette pour pondre un album dans la plus pure tradition Californienne (bien que les deux frangins soient New-yorkais d'origine).




Bobby Caldwell, "Once You Give In" (August Moon, 1984) :

Nous voici devant un cas plus spécial; en effet, auteur-compositeur-interprète, multi instrumentiste, producteur et ingénieur du son, Bobby Caldwell déroge à la règle de l'image que nous avons de la «famille» d'un studio d'enregistrement.
Basse ronde et chaude, percussions et batterie au top, clavier présent mais délicat, le tout couplé à une voix puissante, voire agressive, sur un rythme posé, relaxant qui nous transporte sur une île au bout du monde.

Là encore, ticket gagnant.



Michael Franks, "Alone At Night" (Passion Fruit, 1983) :

On continue avec du très lourd; j'ai l'honneur et le plaisir de vous présenter l'immense Michael Franks.

Après un début de carrière commencé en 1973 avec du Latin Jazz et Smooth Jazz, il faut attendre jusqu'à l'aube des années 80 pour le voir vraiment se diriger vers des productions plus «tout public».
Sur cet album, et plus particulièrement su cette chanson, nous nous rendons compte de ce virage musical.
Voix on ne peu plus calme et posée tout comme le ressenti de l'atmosphère, guitare magnifique, fluide et aérienne grâce au regretté Hiram Bullock, saxo qui nous plonge un peu plus encore dans les nuits chaudes et mystérieuses de L.A....
Tous les éléments sont là pour accorder à cette chanson le droit de figurer au panthéon de la West Coast.




David Sanborn, "I Told U So" (Backstreet, 1983) :

Une petite pensée particulière pour cette album, un des premiers à m'avoir fait découvrir ce que j'essaye moi même aujourd'hui de vous faire découvrir.
David Sanborn, le seul joueur soliste de saxo qui ait réussi à faire carrière (avec Kenny G).
Marcus Miller, LE bassiste. Tout simplement.
Michael Colina, producteur, et pianiste pour les copains à ses heures perdues.
Hiram Bullock, un de mes guitaristes (et showman) préférés.
Steve Gadd, Plus d'une centaine de collaborations en tant que batteur.
A la production, Marcus Miller et Michael Colina ; quand on peut rendre service...
Voici la fine équipe d'un album qui alterne à la perfection morceau dansant, rythmé, et ballade, le tout avec un saxo hurlant d'émotion, qui ne peux laisser personne insensible.

Jackpot !

>


Craig Ruhnke, "South Sea Island" (Keep The Flame, 1984) :

Un album au ascendance plutôt 70's que 80's dans l'ensemble, mais qui a tout à fait sa place ici.
Écrits, produits enregistrés et joués en partie par Monsieur Ruhnke lui même (sans faute de frappe),
cet album et cette chanson nous emmène encore plus loin que la Californie; les caraïbes !
Grâce aux paroles, aux sonorités exotiques (merci le xylophone), nous voici plongés en pleine mer des Caraïbes, en train de pêcher le crabe, pour les plus téméraires ou bien simplement sur son transat.
Merci Monsieur Ruhnke pour ce voyage gratis à l'autre bout du monde !




George Benson, "Hold Me" (20/20, 1985) :

Était il possible de finir cette chronique sans George Benson, le fantasque guitariste-chanteur aux milles visages et albums ?
Évidemment non.

Cet album, produit par les frères Sembello, mêlant ballade et morceaux plus dynamiques, contient quelques hits bien connus des fans de George Benson, dont le fameux Hold Me.
Pas vraiment de musiciens de renom pour cet album, mais la qualité demeure exacte, avec une batterie lourde et puissante, les synthés purement 80's, et un Benson au meilleur de sa forme, aussi bien à la guitare qu'au chant.
Un son clair, brillant, cristallin ressort, et là encore, on ne peut s'imaginer ailleurs qu'en Californie.




Terminus !

Avec ces six morceaux, j'espère vous avoir aidé à découvrir un style à part, hors du temps, certes plus d'actualité, mais qui de nos jours fait toujours mouche, à travers des reprises, des compils...
Et dans l'air actuel où on tend à récupérer les années 80 par n'importes quels moyens, ne peut on pas espérer un regain d'intérêt pour le West Coast Sound ?

jeudi 21 avril 2011

"You Go To My Head" par Lio

En 1980, Lio reprend et atomise un standard du jazz, « You Go To My Head », auparavant pratiqué par des grands noms tels que Billie Holiday, Louis Armstrong, Judy Garland, Doris Day, Lena Horne, Marlene Dietrich, et bien d’autres encore.

Avec Lio : voix nasillarde, rythme carré et synthés à l’azote, histoire de faire redescendre tout le monde sur Terre. Ou au contraire, de donner au morceau un petit air de voyage vers les étoiles, à vous de voir.



« You go to my head,
And you linger like a haunting refrain
And I find you spinning round in my brain
Like the bubbles in a glass of champagne.

You go to my head
Like a sip of sparkling burgundy brew
And I find the very mention of you
Like the kicker in a julep or two.

The thrill of the thought
That you might give a thought
To my plea casts a spell over me
Still I say to myself: get a hold of yourself
Can't you see that it can never be?

You go to my head
With smile that makes my temperature rise
Like a summer with a thousand Julys
You intoxicate my soul with your eyes
Tho I'm certain that this heart of mine
Hasn't a ghost of a chance in this crazy romance,
You go to my head.
»

mardi 19 avril 2011

Johnny Cash emprunte aux petits jeunes et fait fructifier

En 2002, sur American IV : The Man Comes Around, Johnny Cash reprenait "Hurt" de Nine Inch Nails (NIN pour les intimes), et "Personal Jesus" de Depeche Mode.

Comme un certain nombre de gens j'imagine, j'ai connu les versions de Johnny Cash avant les versions originales. Et quand par la suite j'ai connu les versions de NIN et Depeche Mode, j'ai cru que c'était eux qui avaient repris Johnny Cash.

Un jour, je-ne-sais-plus-qui m'a appris que ces deux chansons avaient été écrites par NIN et Depeche Mode, et que c'est Johnny Cash qui les avaient reprises, et non l'inverse. Honnêtement, j'ai eu du mal à le croire. "Hurt" et "Personal Jesus", c'était pour moi des morceaux qui venaient de la grande tradition folk américaine, des chansons écrites par un mec qui porte des chapeaux de cow-boy et des santiags ailleurs que sur le chemin d'une fête costumée, des "tounes" (comme disent les Québécois) nourries au mélange sudiste du blues et de la country.

Je me suis dit que, franchement, il fallait s'appeler Johnny Cash pour être capable de faire sonner des tubes des années 90 comme des chansons venues du fin fond du Deep South, et qu'il fallait être sûr de soi, et pas vaniteux pour un sou, pour oser reprendre des gamins qui auraient pu être ses fils :


Depeche Mode, "Personal Jesus" (Violator, 1990)



Nine Inch Nails, "Hurt" (The Downward Spiral, 1994)



Johnny Cash, "Personal Jesus" (2002)



Johnny Cash, "Hurt" (2002)

lundi 11 avril 2011

Générique de début (Sélection par Adonis Saint-Cool)

« Allez, on se lève, on se bouge le cul et on se met au boulot. »

Le soleil se lève sur un pavillon d’une banlieue occidentale. Un gamin s’en va à l’école en vélo, son cartable sur le dos ; une mère de famille sort ramasser le journal, des bigoudis plein les cheveux ; un jeune cadre dynamique se dirige vers sa voiture, un briefcase à la main. Tom Cadillac, lui, se réveille à peine. Il se prend la tête dans les mains : Tom a mal dormi. La nuit n’a pas complètement dissipé les « 9000 problèmes » (Bill Wolfer) qui, la veille, l’ont empêché de s’endormir tranquillement. Mais Tom se lève quand même, et se dirige vers la cuisine…



…Wanda est là, la femme de Tom. Elle n’a jamais eu de mal à se réveiller le matin, elle. Elle a préparé du café ; elle a été chercher des donuts. Le café sent bon : Tom s’en sert une tasse. C’est délicieux, une liqueur qui lui coule dans la gorge et qui fait comme une première décharge électrique qui va lui permettre d’entrer dans la journée. Le café a « allumé la nuit » (Jack Wagner) et l’a transformé en plein soleil…


…Mais pour prendre pied dans la montagne de travail qui s’annonce, le mieux est de s’y prendre « étape par étape » (Jeff Lorber feat. Audrey Wheeler). Pour le moment, Tom attaque le petit déjeuner : croissant bien gras, pleins de beurre ; confiture ; jus d’orange frais. Les saveurs préparées avec amour par sa petite femme chérie lui réveillent les organes en douceur…



…En attendant que sa femme ait fini de prendre sa douche, Tom va s’asseoir au salon, où le soleil illumine l’air ambiant. Traditionnellement, à ce moment, Tom lit le journal. En vitesse, car il n’a pas le temps de tout parcourir dans le détail. Il saute d’une page à l’autre, d’une rubrique à l’autre, au gré de ses intérêts du moment, de ses humeurs du petit matin. Et chaque jour, Tom constate que c’est vraiment un « monde cruel, fou, sublime » (Johnny Clegg feat. Savuka) que le monde dans lequel il vit…



…Oui, le monde est cruel, fou et sublime. Tom Cadillac a la sagesse de s’y faire, de s’y habituer gentiment, comme on s’habitue aux petites manies des gens avec qui l’on vit. Ah, le monde… « Ne le combat pas » (Kenny Loggins feat. Steve Perry), lui répète une petite voix intérieure. Et cette voix, Tom lui obéit. Après avoir lu le journal, il se dirige vers la salle de bain ; c’est son tour de prendre sa douche. L’eau chaude lui rougit la peau, et la vapeur fait de la buée sur les miroirs…



…De retour dans la chambre, il est temps de s’habiller. Wanda est déjà prête, elle a mis la petite robe marron qu’il lui a offerte l’année dernière. Elle range des trucs, déjà bien dynamique, allant de droite à gauche avec une énergie souple et souriante. En même temps, elle lui raconte ce qu’elle compte faire aujourd’hui : faire quelques courses, rendre quelques visites, s’occuper des enfants… Et cette « voix humaine » (Kenny Loggins) finit de préparer Tom à la longue journée qui s’annonce. Dehors, le soleil continue de monter dans le ciel…



…Allez ! il est temps de partir au boulot. Un bisou sur la bouche de Wanda, un bisou sur la tête des mômes. Tom est habillé, il attrape sa mallette, se dirige vers sa voiture. C’est un cabriolet, un beau cabriolet bleu qui fait sa fierté. Tous les dimanches, il donne à son fils un seau et une éponge pour qu’il la nettoie ; pendant ce temps, lui et Wanda boivent des cocktails dans le jardin. Mais dimanche, c’est encore loin… Tom Cadillac prend la route, tourne à droite, tourne à gauche, emprunte une bretelle, se retrouve sur l’autoroute. A l’approche du centre-ville, la ville apparaît, immense et accueillante. Elle semble, vue du pont rempli de voitures, « s’ouvrir et le laisser entrer » (Matthew Wilder). Les gens klaxonnent et affluent vers les quartiers d’affaires…


…En arrivant près du bureau, Tom Cadillac s’arrête à un feu pour boire un deuxième café. C’est le vieux Bob, 80 ans au compteur, qui les vend dans son petit stand à roulette. A côté de lui s’affairent tout un tas de vendeurs, réparateurs, nettoyeurs de machins et de bidules. Un mec obèse en costume-cravate se fait cirer les chaussures ; un gamin de 15 ans hurle les « unes » des journaux sous sa casquette rouge. Tom reprend la route. Il roule lentement, profite de l’air frais du matin. Et à chaque intersection, chaque carrefour, chaque croisement, il voit tous ces « héros du coin de la rue » (Robbie Dupree) qui, comme lui, vont travailler jusqu’au soir, et jusqu’au coucher du soleil…